Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Opéra 1

Suspendus dans le vide comme des grappes humaines à odeurs synthétiques. Les lumières blafardes et les issues de secours. Brouhaha guindé. Labyrinthe programmé. Putréfaction chimique: parfum.

J'ai le vertige.

Une chemise molle et moche. Trop jeune? Trop vieux? Seul.
Il sort Spirou de son sac tandis que les fourmis lisent toutes les mêmes lignes théoriques et programmées sur fond blanc: détails. Au loin, en bas, lueur, géométrie plane: solaire et horizontale.

Blonde comme une flamme rouge. Chuchotement froissé des voiles qui l'entourent. Amer sonore. Volatile fragile.

Suspension.

Les femmes cuivrées clochent, toux multiples, menace contaminante de sons instables, intenses. Strident possédé sortant d'un océan déchaîné et impalpable. Volutes orageuses et violences souterraines.

La salle est calme. Raisins humains sagement agglutinés dans le noir. Politiquement correct. Stoïcisme de circonstance. Comme il faut.

Dehors, la rage. Sur scène, la rage. Assis au poil.

Masse grouillante place de la Bastille. Lueurs. Flambeaux. Fumée. Désespoir, vol de cendres. Sons hâchés, râpés, profonds. Contemporains.

Immobilité des percussions. Acerbe des cordes. Pernicieux des cuivres. Ses doigts glissent, courent sur les cordes qu'elle torture.

Les hommes du fond ont toujours exercé sur moi une attirance incroyable.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'amer sonore à cette adresse :
https://zamdatala.net/2020/02/12/les-ames-presentent-lamer-sonore/