Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Beaujon

Il dit qu’il neige. Il dit qu’il fait beau et qu’on y mange bien. Tu vois, ils s’occupent bien de moi ici. C’est pas comme avant, pas comme les charlatans. Il marche rarement, il est maigre. Si je marche on ne m’ouvrira plus les volets. Si je marche, on ne me laissera plus faire pipi au lit. Sourire. Dégoût. Une faille peut être. S’immiscer. D’ailleurs, les tubes devraient être plus doux. S’ils étaient chauffants en plus, ça serait agréable. La bite bien au chaud.

C’est du thé qui va bien ça. C’est pas comme leur merde, tu vois. Une histoire de thé, tu dis ? Il manque le sucre cependant. Non, pas sans sucre. Trouve du sucre. Ils sont là pour ça, pour mon service. Comme dans les films. Les membres reliés par des fils. Quand je lève le bras, c’est du saucisson qui descend.

Ah tu l’as vue la blonde ? Je me la ferais bien. Ma mère est une salope. Oui. Tu vois pas, c’est tout. Tu vois pas le fiel sous le miel. Elle doit avoir ton âge, l’infirmière.

Viens, embrasse-moi.

Sept ans que j’ai. Sept ans. Chétive. Craintive. Ta pute.

La main décharnée et jaune sur la cuisse. C’est marrant ce short, de loin on dirait un porte-jarretelles.

2 commentaires:

Fernand a dit…

C'est une histoire d'hôpital, en quelque short.

Claremary a dit…

A moins qu'il ne s'agisse de saucisses mais on ne peut être certains de rien, petit ours brun, l'auteur étant sexuellement catin.