Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa
Ne sachant qui du café qu'elle buvait ou de la clope qu’elle fumait lui était plus détestable, Blondie rêvait. A cette ville, Paris, habitée de fantômes consanguins. A cet âge imbécile, à la fois trop jeune et trop vieux qui avait toujours été le sien. A ce navire de guerre sans capitaine qu’était sa vie.

Dire. Ecrire. Vouloir dire. Vouloir écrire. Ne plus savoir et constater qu’il n’existe ni mots ni gestes pour exprimer les fluctuations d’un temps sans vérité.

Fabriquer une base, très simple et très saine de prétendants. Prétendants inventés et prétendants réels au même niveau, celui du mot. Prétendants sans aucune utilité. Prétendants qu’il ne faudrait pas consommer. Tisser une toile de prétendants pour qu’à chaque fois qu’ils lâchent, elle puisse les remplacer. Caresser de l’œil le socle ainsi formé. Ignorer la vanité du procédé.

Prendre une feuille blanche pour les énumérer mais ne les nommer qu’au virtuel. Se dresser, grandie, sur ces échasses en fer forgé. Ecraser les quelques restes de sens moral. Ignorer la peau en putréfaction. Laisser les os prendre le dessus. Tomber dans le piège de la féminité.

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