Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Hypothétique

Regarder le programme du cinéma, hésiter entre deux films. Rester finalement le nez cloué à l’écran inerte d’un clavier inanimé dans l’espoir de retrouver une motricité dans la tête ou dans les doigts. Constater le froid sans savoir s’il vient du haut ou du bas et claquer des dents en regardant ses extrémités luire (évitant ainsi (coup double) d'avoir à choisir entre l’interrupteur et la bougie). Faire défiler son répertoire pour recontacter cet ami jamais oublié, constater qu’il y en a dix et qu’on n’a plus leurs numéros. Appeler l’Etat Civil pour retrouver ses racines et s’arrêter au deuxième rejet (alors que chacun sait la règle des trois qui régit tout ce qui vit ici bas). Attendre 5 mois pour remettre sa pendule à l’heure et entendre parler du changement d’heure. Organiser une réunion au sommet avec ses brouillons et en écrire une petite dizaine de plus (parce qu’on ne sait jamais). Penser à la douleur d’une épilation, être sur le fil du rasoir, trouver le poil bien rassurant. Compter les minutes et les mètres entre l’appartement et le métro, estimer l’heure d’arrivée à destination, s’endormir la calculatrice sur les genoux. 

Aimer les cris des enfants de la rue.

1 commentaire:

Fernand a dit…

Voila ce que c'est qu'être star.