Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Toxic Avenger

C’est cette façon admirable de faire les paquets sans jamais rien coller.
Le papier comme les sentiments, jamais froissé.
Le bon goût et la discrétion.
Sourire toujours sans étincelles.
C’est qu’elle est sous traitement.
Sa douceur
monitorée.

Les hurlements dans la maison.
Le fils
à l’étage.
Non mais tu vois bien : il n’est pas là.
La voix réelle dans ses oreilles et leur regard outré dans la distance.
Moi, eau lisse, lac endormi, miroir aux alouettes je vous dis
il est là, je l’entends.
Le grondement soudain et les clapotis sur le rivage.Remous incohérents, frissons dans l’échine :
l’assistance sent l’urgence, les voitures blanches et l’alchimie neuronale.
Les étages et les pièces vides, incestueuses, stériles.
Les écuries vides et l’odeur du foin, autrefois.
Le vide des bras croisés, des mains serrées ; le corps emmitouflé glacial.
Je vous dis qu’il est là.
Soleil sur le gazon taillé, dard brûlant, chaussures, chaussettes et manche blancs.
La balle, elle, jaune.

Tape. Souffle. Larme tape. Larme. Souffle tape. Souffle. Larme. Souffle. Tombe tape. Souffle. Tape larme tombe. Sourire, toujours, sans étincelle. Je vous dis qu’il est là.

Voiture, draps et cachets blancs.
Sourire toujours
sans étincelle.

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