Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

c’est dans cet intervalle que se glisse Marine, qui s’ennuie. Marine qui voulait Jeanne qui donne à Paul tout ce que Marine souhaitait. redondant. Marine n’est pas Aurélien, qui n’est pas Emma et dont personne ne se soucie. elle a ce prénom honni mais qui au moins rappelle la mer bien qu’elle préfère l’océan. Marine. rêve. le soleil se couchant sur l’ardeur, un bout de bras, les os de Jeanne, et n’osant jamais figurer ce qu’elle n’a pas touché. Marine n’aura pas longtemps ce souci-là, Marine marche, pense à dessiner correctement. il est déjà tard dans l’an, pluie, cieux néant et pelure souillée.

l’autre avait perdu son enfant, un enfant. nous avions perdu l’enfant. tu courais lentement dans les rues encore pleines et malgré la nuit, ta tête courait c’était une chasse après l’oubli, un moment comme tu les aimes. tu achetais du citron, un gâteau, tu jouais tu savais, avant. parce que toujours avant, mais bien, et confortable de faire semblant. comme il aime que l’on aime que tu aimes enfin marcher avant. la nuit, elle, l’enfant. l’organisme en organisme mort-vivant. cette nature qui elle court, qui elle tend : aveuglement.

Marine.

une femme moulée, anthracite moulée, noir lissant moulée, tête penchée, volume capillaire épars et combiné : châtelet. ventre débordant. la haine très jalouse de ces ventres. la passion très triste de ces ventres qui croient malgré les murs qui se resserrent, malgré l’humidité collante sur nos lèvres, nos joues, nos nez, malgré les annonces, les mesures, le verbe. qui ont d’autres horizons. la bouche qui pense ces mots abjects.

UNE BOUCHE SANS CARIES.


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