Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Les crêtes et l’eau      défilent, elles passent

 paysage, et se refuser à ce que le mot contient

béatement

ce sont ces crêtes qui ont vu les pas avant, de ceux qui avant, qui ont fui une situation claire, sont partis, ont pris leurs affaires, avaient peur

pour leur vie pour ce qui dans leur vie était palpitait, qui savait, qui dans un point très précis de la vie était

 

ils ont marché jusqu’aux crêtes, voyaient l’eau eux aussi savaient la mer, fuyaient franchirent la végétation étonnamment vivace, la végétation vive, piquante des sommets quel contraste.

 

Nous pensons d’eux, nous positionnons

époque lâche, quelle

époque aveugle et muette

dissonant, tout temps

tout     les couleurs du lointain sont pastel, elles sont neutres ce sont des teintes de gris de bleu de beige et de blanc

 là-haut c’est plus vif, plus tranchant l’observateur se souvient de ses pas explorant, tâtant sol d’un corps saisi par le vertige d’une fierté banale, d’angoisses, de chutes de pierres en cascade ridicule quand l’autre qui vécut et qui meurt, également où et quand commence, dilue quelle texture de peau à l’horizon ces touchers à venir lointain à l’air se formule, muscles et joues salive loin à force de dire, à la force c’est le doigt, partant de l’épaule, traversant le coude il frémit loin expire, l’air est passé par moi

 

ou c’est une voiture et qui pétarde

terme horrible, d’alors

puisqu’aujourd’hui elle ne rien, comme les corps des montagnards qui ne sont plus

elle ne rien puisqu’elle circule

puisqu’elle vole au-dessus du sol

puisque ses roues, puisque leur contact avec l’asphalte cherche partout à se nier

puisque cette embardée est lourde

puisque

nous sommes un monstre

écarquillé, quel sens

nous sommes             si sages, si terriblement sages

nous sommes, nommons

les hommes

 nous sommes

 

 

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