Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

CRASH

Les fenêtres bouchées et les murs blancs
L’énervement
Les doigts crispés sur le volant
Les croûtes sur les coudes
Et les tâches sur les cuisses
Les tâches de coups
Les croûtes de sang

Sur l’asphalte gris et blanc les lignes
Ponctuent un espace qui se dévore
Et qui sent le caoutchouc cramé
Les ailes rutilantes et la rouille
Le fauteuil défoncé
Les poils, les mains et l’humidité
Le soleil sur la rouille le cambouis
Sous les ongles et le foutre qui luit

L’encre et les machines et le papier
Le corps devant l’écran comme sur un fil
Les chairs qui s’étalent et les râles exagérés
Que le directeur a exigé que le spectateur
Doit écouter quand les lignes se tracent sur le papier
Sous la pression de la paume qui appuie et qui frappe
Qui frappe et qui appuie. Qui façonne. Qui dessine.
Et les coups qu’ont les couleurs d’encre trop sèche. Désagrégée.

Inspired by D.C.'s movie Crash, 1996

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