Tu vois ce convoi / Qui s'ébranle / Non tu vois pas / Tu n'es pas dans l'angle
C'est un cri interminable sans silence et sans bruit
Sans respiration, sans ponctuation, sans espoir aucun
C'est des lames infinies tendues dans le lointain
Sans autre direction possible, sans issue, fichu
C'est l'évidence d'une parole qu'il faudrait effacer
des doigts qui s'accumulent à l'orée de la bouche
Sans pouvoir jamais combler l'orifice explosé, maculé
C'est le temps qu'il faudrait pour allié
qu'on bouscule, qu'on provoque - avec panache
C'est l'horreur de la vie. C'est la terreur infinie.
C'est sans autre couleur qu'un noir mat et plat.
C'est un liquide qui coagule et qui finira bien par sécher
aux commissures des lèvres. Quelque part au fond des jointures
la peur dans l'échine. Les larmes et la bave qui écume.
C'est la beauté inaccessible. L'amour trop violent.
L'impasse. L'ombre. Le froid glacial en plein été.
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