Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Pure ecstasy

"J'avais déjà trouvé en moi la force de fixer froidement le malheur, d'étouffer mes émotions, je commençais alors à comprendre la beauté qu'il y a à détruire".
 Bohumil Hrabal, Une trop bruyante solitude. 


Il avait des restes de mots aux lèvres du fait de son inconsciente façon de mastiquer sa vie. C’est qu’il faisait tout nonchalamment, généreusement. S’il avait fallu résumer son essence à une formule, on aurait probablement dit de lui qu’il était un génial imbécile. C’était d’autant plus vrai qu’il l’avait choisi elle, sorcière au cœur sec et barbelé, pour amie. Son cœur écorché n’avait jamais le temps de cicatriser. Il se jetait sur la femme aiguisée avec spontanéité et repartait les yeux crevés, immanquablement.

Sauf que parfois entre la stridence de ses cris il entendait des sons nouveaux et doux, langoureux comme jamais. Sauf que parfois, le cœur et les yeux arrachés, la douleur neutre et toutes ces autres conséquences évidentes, il s’en foutait parce qu’elle se mettait à lécher ses plaies. Et ça, ce secret-là, cet au-delà du cruel, il aimait ça.

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