Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa
Ils disaient que le monde se divise en catégorie: joli, pourri, gentil, ami, utile, oubli.
Je ne sais pas trop si j'y crois parce que le monde est plutôt une histoire de bateau à voile. Il y est question de barre, de vent, d'horizon et de néant. Peut-être aussi de solitude, mais ça on peut pas trop savoir à cause du temps et des gens qui s'empilent les uns sur les autres, de peur de disparaître.

Pendant longtemps, j'étais de celle qui disent oui. Parce que je croyais que c'était ça la vie: aimer son prochain comme soi-même, mieux que soi-même. Donner, donner, donner et donner encore.

Un jour, dans le silence de l'attente, mes yeux fermés ont vu l'abandon et le mépris. C'était comme une petite claque sans trop d'écho. Ce qu'on appelle un soufflet, parce que ça vous le coupe net mais pas pour longtemps. Ensuite, je voyais bien que je respirais toujours et que la vie continuait. Elle ne nous quitte pas pour si peu.

Le quotidien pourtant, en pleine survie et sans souci majeur, était devenu bancal. Dans certaines circonstances, il me semblait que la télévision sur laquelle tout se passe était secouée. Comme si ma vie de légume devant écran ne se déroulait pas dans un salon tranquille comme je l'avais cru jusqu'à présent.

En réalité, mon train de vie est chaotique, je suis trimballée dans un camion dont une roue est voilée à cause de la rupture de la voile de mon bateau suite à ma prise de conscience un peu banale du monde tel qu'il est: normal.

Ce qui m'embête un peu dans toute cette histoire c'est que je ne suis pas sûre d'avoir les compétences mathématiques nécessaires pour formuler correctement l'équation que je viens de décrire.

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