Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Combat

C’est beau, c’est noir, c’est cuir. C’est un peu comme la Bible : avec le même papier.

Dans la bibliothèque, ouvrages d’histoire, histoires policières, les grandes heures de tout ça. Et puis ton héritage, encore. Dans la bibliothèque, la raison de ta folie, tous ces mots imprimés noir sur blanc comme insensés : comment peut-on penser ça ? Tu crois à la grande tribu des littéraires. Tu crois à l’amour du prochain, à son respect. Tu crois qu’il faut tendre la joue là où on plante le fer, rouge. Tu crois vraiment n’importe quoi.

C’est beau, c’est noir, c’est cuir et c’est relié. C’est un peu comme la Bible : avec les mêmes caractères.

Tu voudrais partager, exprimer mais tu ne sais plus quoi. Tu voudrais dire et comprendre sans savoir pourquoi. Tu voudrais vraiment oublier. Tu sais que ta rédemption est passée par là : elle aime lire. Tu seras donc un homme, mon fils : elle aime lire. Une tasse de thé, une biscotte beurrée : elle aime lire. La lumière allumée, le verre plein : elle aime lire.

C’est beau, c’est noir, c’est cuir et tu ne l’avais pas remarqué. C’est un peu comme la Bible : écrit en doré.

Hurler sans voix. Mordre le néant. Le moi est haïssable quand on vous voit.

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