Cet amour-là

"Elle dit: non, ne pleurez pas, ce n'est pas triste, en rien, en aucun cas. Il s'agit de vous et de pas vous, oubliez votre personne, ça n'a aucune importance. Il ne faut pas se prendre pour un héros. Vous êtes rien. C'est ce qui me plaît. Restez comme ça. Ne changez pas. Restez. On va lire ensemble."

Yann Andréa

Making yours like I do

Eraillée, sa voix filtrée par le chuintement de mes enceintes beaucoup trop vieilles. Gros, gras, plat, il se brise en mille morceaux sur le sol nu de ma rue, dans le caniveau sec de mes trottoirs, dans les dortoirs ouverts de ma ville intérieure. Citoyen du monde et sans abri dans la chamade des cœurs brisés, il aurait bien voulu m’aimer.

Accroché à ma vie comme la sangsue des tristes, tristes tropiques, il croyait que ça durerait. Il croyait à la certitude stable et tranquille d’une vie passée à deux.

Tu vomis toutes les tripes de ton petit bide velu, tu craches toutes les dents de ta petite bouche moisie, tu casses toutes les articulations de tes petites mains crochues. Et tu dis que tu aimes, tu dis que tu vis, tu dis que tu veux. Tu as peur, minable et misérable. Il fallait prendre tes couilles à ton cou et te battre. Il fallait prendre la corde à la main et tirer sur le fil. Il fallait prendre ses jambes de plain pied et les remplir de liquides gluants.

Il fallait me laisser vivre.

Aucun commentaire: