
Ils courent dans tous les sens : de gauche à droite et de droite à gauche, de bas en haut et de haut en bas. Inlassablement. C’est qu’ils caquettent, atrocement. Et comme ma vie est belle. Et comme ma fille est belle. Et comme c’est incroyable. Et comme c’est bien. Et comme c’est beau. Ah. On est tellement fiers. Mais vraiment. On a bien joué. On est tout coordonnés, tout libres et tous égaux. C’est chouette.
Quoi la mort ? Pessimisme. Atroce. De toute façon, ça arrive à tout le monde. Alors franchement : pourquoi s’en soucier. Continuons. C’est tellement beau. Ah. Les droits de l’homme. Ah. La liberté d’expression. Oui. La haine de l’autre. Oui. Enfin, pas tellement. Pas que je sache. Mais il est quand même pas très responsable.
Quoi le mépris ? C’est pour lui. Moi je dis ça. Mais il est pas très raisonnable. Vraiment. Le respect de l’autre. La faim dans le monde. Il s’en fout. Ah. C’est moche. Oui. Non. Il est libre. Mais c’est moche. Mal. Tu t’rends compte ? Ah. Oui. Complices !
Quoi l’hypocrisie ? Dieu est mort. Chacun pour soi. Ah. Se mêler de ce qui nous regarde. Oui. Le regard. L’incroyable gâchis de l’autre. Aucune hygiène. Aucune morale. Aucun goût. Elle montre ses seins. Il fume des joints. Elle vote à droite. Il est syndiqué. Elle a un chat. Il est très jeux vidéos. Lamentable.
Quoi la norme ? C’est pas obligé. C’est plus facile. Quand même. Comme un repère. On dit pas qu’on est mieux. On dit juste. Tu vois. Non mais. Quand même. Enfin. Nous on pense. C'est pas tellement. C’est dégueulasse. Ils profitent.
On est vraiment trop gentils.
Le nez pincé. Les yeux révulsés. La bouche étroite. Les oreilles frémissantes. Quand les gens meurent, il parait que leurs cheveux et leurs ongles poussent encore un peu. Peut-être que maintenant ils poussent longtemps avant que la mort ne soit officielle.
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