Lorsqu'en un songe absurde Marilou se resorbe, / Que son coma l'absorbe en pratiques obscures, / Sa pupille est absente, et son iris absinthe, / Sous ses gestes se teintent extases sous-jacentes.
Faire attention aux ongles manucurés dont la texture vernie et lisse caresse la chair vibrante. Les plonger parfois dans les méandres humides. Aux délicieuses limites de la douleur. Se retenir. Pincer. Vickie passe ses heures d'ennui allongée sur son lit. La Vogue menthol qui frissonne comme elle respire. La nuque trempée. L'image de plusieurs 'lui' dans son esprit.
Vickie a aussi un piercing au nombril, une épilation définitive, un ou deux tatouages joliment placés. Le matin, Vickie va courir pour raffermir son fessier. Quand elle sort, Vickie met dix minutes chrono à se préparer tant ses gestes sont automatisés: make up, recourbe-cils, brushing, retouche éventuelle du vernis. Mais Vickie sait que c'est pas assez, que pour se faire serrer (draguer, culbuter, défoncer), il faut aussi des mots saucés. Vickie lit donc pas mal de Bukowski histoire de dire qu'elle sait ce que c'est, la vie. Quand elle sort, Vickie sourit et dit je m'en fous de lui. Vickie en rit, avec ses amies.
Là, Vickie ne pense qu'à ça. Les bras, les jambes, le ventre, les poils, le sexe. La sueur. L'accord des chairs. Ce truc facile qu'arrive tout le temps et qui n'arrive pourtant jamais: la justesse du propos. Le message authentique, au-delà des mots. Le truc débile: son corps à elle esclave de ça. Son esprit fragile accro à ça. La jouissance qui n'arrivera jamais si elle continue comme ça.
Monter le son, réorienter la pensée. C'est le plus difficile, respiration cadencée. Les yeux qui s'ouvrent et qui se ferment. Quand-même - pourquoi reviennent-elles même à ce moment-là? La solitude exacerbée. Penser à ce qu'on attend de ce lui. Aux bonnes réactions qu'il a enfin, dans l'infini de son esprit, à une cambrure, à un murmure. La libération qui vient enfin.
Penser ensuite à trouver de la colle pour refixer l'ongle de l'index droit qui fait un peu la gueule après tout ça.
Inspired by A.P. 's Léa / charcoal and stabilo on paper
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