Le lendemain de ce qu’ils appellent fête il faut quand même se lever. T’as beau penser que c’est fini la vie, faut tout recommencer. Repousser l’édredon, affronter le soleil qui de toute façon te faisait déjà chier quand tu t’es couchée. Poser les pieds au sol et constater qu’il est resté là toute la nuit. Aussi peu clément que la veille. Le carrelage de la cuisine et la cafetière qu’il faudrait pouvoir faire marcher. Sauf que tu peux plus rien avaler.
Les souvenirs qui émergent un à un, sans cohérence aucune. Un bras levé, le toucher d’un pull peut être. L’éclair d’une lueur dans un regard ou dans les bulles d’un verre de Champomy. Les voix qui se mélangent et l’incertitude totale quant à l’existence de ces moments-là. Où la conscience est reléguée à un plan très secondaire. Loin derrière toutes tes barrières. Les gens qui étaient là et ceux qui n’y étaient pas. Ceux qui se camouflent dans les coins pour observer et qui finalement sont les seuls à saisir l’ampleur du moment. Toi tu t’en fous, ce qui comptait c’était danser. Le reste, c’est du bonus ou du malus. Fonction de l’humeur de chacun.
De toute façon, ce matin, que tu t’appelles Rihanna ou Salma, ta réalité est fluctuante. Déjà parce que dans tout le reste du monde, ce que tu appelles matin est le milieu de l’après-midi. Aussi parce que là où il faudrait pleurer sur l’inconsistance assez évidente du mâle, toi tu t’amuses à éventrer des packs de lait pour faire des fontaines de joie. Puissante et désabusée.
Dans ton cœur et dans ta chatte, le même vide infernal.
Inspired by P.E.Hs photography, Tribute to Craig Cowlin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire